Je me dois de vous faire remarquer – à vous, monsieur le ministre, mais aussi à l'ensemble de la représentation nationale – que les outre-mer, une fois de plus, sont absents d'un texte majeur. Ils l'ont d'ailleurs été de la plupart des textes présentés au cours de cette législature. C'est à croire que nous ne faisons pas entièrement partie de la République.
Par ce sous-amendement, nous souhaitons insister sur l'importance des filières de diversification. Comme vous le savez, dans nos territoires, un nombre très restreint de filières capte la majorité des subventions, notamment celles du Posei, le programme d'options spécifiques à l'éloignement et à l'insularité : la banane dans les Antilles ou encore la canne à sucre et le rhum à La Réunion. Il ne s'agit pas de jeter l'opprobre sur ces filières, car il nous a fallu du temps pour les structurer, mais de constater qu'il existe des effets d'aubaine. Ainsi, Tereos, deuxième groupe sucrier mondial, bénéficie très largement des subventions européennes – sans, d'ailleurs, que cela profite aux territoires puisque le groupe développe ensuite au Vietnam ou à Madagascar la culture de la canne.
D'autre part, on sait que les filières qui captent la plupart des subventions ne permettent pas à nos territoires d'accéder à l'autonomie alimentaire, pourtant l'objectif annoncé par l'ensemble des forces politiques, notamment le Président de la République lors d'un voyage à La Réunion en 2019.
Cette situation constitue donc un frein à notre stratégie d'autonomie alimentaire, mais aussi au développement de filières d'excellence. J'aimerais insister sur ce point, car nous avons à La Réunion la meilleure variété d'ananas du monde – Victoria –, le meilleur café du monde – le Bourbon pointu – et la meilleure vanille du monde – le label Bourbon –, mais aucune de ces filières n'est structurée.