Au terme de l'expérience un peu déroutante qu'ont constituée les débats relatifs à la souveraineté alimentaire, on constate qu'à l'évidence un mot peut avoir des sens variés, voire contraires – même lorsqu'il existe une définition reconnue au niveau international, mais passons.
Ce sous-amendement vise à préciser les sous-objectifs de la transition afin de s'assurer que ces termes recouvrent la même réalité pour nous tous. Il prévoit ainsi d'indiquer de façon explicite que, pour réussir la transition climatique et écologique, il faut développer des solutions alternatives à l'utilisation d'engrais de synthèse et lutter contre l'intensification de l'élevage.
La quasi-totalité des engrais azotés industriels – 98 % – sont fabriqués à partir d'énergies fossiles. Le constat est donc clair, y compris à l'échelle française : les engrais sont responsables d'un quart des émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole.
Par ailleurs, d'après le Haut Conseil pour le climat, l'élevage représente environ 60 % des émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole en France, principalement sous la forme de méthane. C'est pourquoi nous devons accompagner la transition vers des élevages durables, pâturants et herbagés, qui entretiennent des prairies à même de capter le carbone.
Il ne s'agit pas ici de mettre un terme à l'élevage, loin de là – j'anticipe déjà les attaques faciles et stériles. Il s'agit de lutter contre l'intensification des modes d'élevage au profit des élevages vertueux et compatibles avec nos objectifs climatiques qui, eux, sont en train de disparaître, précisément en raison de la concurrence déloyale d'élevages industriels. Ce n'est pas un détail lorsqu'on sait que 60 % du cheptel français est concentré dans seulement 3 % des fermes.
Le développement de solutions alternatives aux engrais de synthèse et la lutte contre l'intensification de l'élevage afin d'assurer la transition climatique et écologique : voilà qui est simple et basique.