Je reviens sur un chiffre déjà cité : 45 % de la population déclare ne pas avoir accès à des aliments de qualité. La dégradation de la qualité nutritionnelle de beaucoup de produits est de plus en plus manifeste, avec des aliments transformés, voire ultratransformés. Selon le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc), un Français sur six ne mange pas à sa faim. Le nombre des gens qui se tournent vers les banques alimentaires a triplé en dix ans : on estime que l'aide alimentaire concerne 7 millions de personnes. C'est évidemment la conséquence de la dégradation du pouvoir d'achat des ménages.
Des solutions ont déjà été évoquées : le chèque alimentation, dont nous avons souvent discuté et qui pourrait évoluer en un chèque alimentation durable ; l'expérience « territoires zéro faim », que Guillaume Garot vient de mentionner ; une forme de sécurité sociale alimentaire, qui commence à être expérimentée. Il faut mener de telles expérimentations, mais également organiser une réflexion susceptible d'accompagner une politique agricole qui, plutôt que de se réduire à ce seul aspect, soit simultanément agricole et alimentaire.