Je reviens sur la durabilité et l'agroécologie. Vous nous accusez d'être antiprogrès, antirobots. Nous ne cherchons pas à revenir à l'agriculture de jadis. Il y a eu d'énormes progrès, qu'il nous faut conserver : par exemple, certains exploitants, pour gagner du temps, choisissent d'utiliser des robots de traite, d'autres préfèrent s'en passer. Certains progrès sont évidemment tout à fait acceptables.
Si nous décrions le triptyque « robotique, génétique, numérique », c'est parce que vous voulez, par ces moyens, une agriculture unique, fondée sur le modèle de l'agriculture de précision. Vous la croyez sobre et durable, puisque l'utilisation de robots et de satellites pour analyser, plant par plant, les besoins en fonction du climat, permettrait de ne mettre qu'une goutte d'eau par ci, une goutte de pesticide par là. C'est ce que l'on apprend en école d'ingénieur agronome ; mais cette dystopie se heurte à la science.