Sortir des traités de libre-échange, notamment de celui signé avec le Mercosur, aurait pour vertu de protéger l'élevage extensif en France ; j'ai parlé tout à l'heure de l'élevage extensif bovin en Limousin. Cela aurait également pour vertu de protéger des peuples autochtones à l'autre bout de la planète – y compris dans les pays du Mercosur.
La déforestation de la forêt amazonienne résulte à 90 % soit de l'élevage pratiqué dans le cadre d'un modèle agro-industriel, soit des plantations de soja OGM, que nous importons pour nos propres élevages.
Quand on parle de souveraineté alimentaire, comme c'est le cas dans ce texte, on doit aussi se poser la question de la dépendance de notre élevage à des filières de production de protéines végétales à l'autre bout de la planète. Nous ne sommes manifestement pas indépendants dans ce domaine.
Protéger nos éleveurs, tout en étant cohérents avec nos objectifs de préservation de la biodiversité fixés lors de la COP15, y compris à l'autre bout de la planète, cela passe par la sortie de ces traités de libre-échange. Une telle sortie permettrait d'obtenir un résultat vertueux pour tout le monde et d'apporter une véritable réponse aux enjeux de souveraineté alimentaire. En effet, cela favoriserait la création de filières de production de protéines végétales capables de nourrir les humains et d'alimenter nos élevages extensifs.