Dans la logique des propos qui viennent d'être tenus par ma collègue Hélène Laporte, je vous ai, monsieur le ministre, posé une question écrite concernant le nécessaire calibrage des seuils dans le cadre du traité avec le Maroc relatif à la tomate, ce qui est tout à fait faisable. Or vous m'avez répondu que, pour le moment, il n'y avait pas d'accord avec les organisations de producteurs à ce sujet. Je leur ai posé la question en commission d'enquête : elles m'ont dit n'avoir jamais été consultées par le ministère pour réfléchir à une réévaluation des seuils… Vous laissez sciemment des centaines de milliers de tonnes de tomates entrer en France sans jamais vouloir prendre les dispositions nécessaires pour réajuster l'accès des tomates marocaines au marché européen.
Monsieur le ministre, à de nombreuses reprises, des dispositions ont fait consensus dans notre hémicycle parce qu'elles sont de bon sens, mais vous nous avez répondu : « On ne peut pas parce que l'Union européenne nous l'interdit. » C'est le cas, par exemple, de la priorité aux productions agricoles françaises dans les cantines : tout le monde est d'accord, mais on ne peut pas parce que l'Union européenne ne veut pas. De même, lors de l'examen du projet de loi Egalim 2, toute l'Assemblée avait voté contre l'apposition d'un drapeau français sur des produits tels que des confitures faites à partir de cerises de Pologne qui sont seulement transformées en France, mais vous n'avez jamais pris le décret parce que l'Union européenne ne le veut pas.
Comme le reste du Gouvernement, vous faites preuve d'une certaine paresse quand vous prétendez que le Rassemblement national est pour le Frexit. Non, nous ne sommes pas pour le Frexit, mais nous voulons une négociation et un dialogue exigeants avec la Commission européenne, pour défendre les intérêts de l'agriculture française.