Dans le membre de phrase « en maîtrisant les importations », nous souhaitons remplacer « maîtrisant » par « réduisant ».
Il faut diminuer drastiquement les importations dans les outre-mer. L'un de nos collègues a déclaré hier qu'avec nos méthodes et notre vision, nous nous mettrions hors jeu. Si nous sommes hors jeu en matière de politique agricole, c'est parce que nous sommes hors de votre champ de vision – sans faire de jeu de mot avec « champ ».
Si nous sommes hors jeu, c'est parce que nous sommes éloignés de vos réalités, parce que les formations dispensées dans les outre-mer, notamment à La Réunion, ne sont pas adaptées aux spécificités locales. L'agriculture dans l'Hexagone n'est pas l'agriculture dans les outre-mer.
Si nous sommes hors jeu, c'est parce que nous voyons nos terres se transformer en parkings pour centres commerciaux. Lorsque nous avons déposé des amendements pour l'empêcher, un 49.3 est passé par là. Nos jeunes diplômés peinent à trouver des terres pour s'installer.
Si nous sommes hors jeu, c'est parce que nous payons la tomate 10 euros le kilo alors qu'elle constitue la base de plusieurs de nos plats traditionnels.
Si nous sommes hors jeu, c'est parce qu'à La Réunion, les dossiers agricoles sont gérés par le conseil départemental, dont la compétence principale est l'action sociale, alors qu'ils devraient relever de la région. L'agriculteur réunionnais n'est pas un cas social, mais un chef d'entreprise.
Si nous sommes hors jeu, c'est parce que, dans une génération, nos estomacs seront accrochés aux importations arrivant par bateau ! On ne nous donne pas les moyens de planter et de nourrir notre peuple correctement. Beaucoup de viandes importées à La Réunion proviennent du Brésil ; je vous laisse imaginer leur bilan carbone.