Il vise à apporter de la clarté s'agissant des accords de libre-échange et donc à prémunir réellement l'agriculture française de la concurrence déloyale à laquelle vous la livrez en pâture. La rédaction actuelle, floue, ouvre la porte à toutes les dérives possibles.
La loi n'est pas un outil de communication. Nous parlons ici de la santé des populations, du bien vivre des paysans et de la préservation de la biodiversité. Or, dans l'état actuel des accords de libre-échange, rien de tout cela n'est garanti.
Par l'accord avec la Thaïlande, vous légitimez la surpêche qui dévaste nos océans. Par l'accord avec le Mercosur, vous légitimez les méga-exploitations de bovins, pleines d'OGM – les organismes génétiquement modifiés – et arrosées de pesticides tous plus cancérigènes les uns que les autres, ainsi que les méga-exploitations de poulets qui polluent les cours d'eau et font fi du bien-être animal et paysan.
Ce nivellement par le bas n'a qu'une seule issue : la mise en place de la même situation en France. Et ça n'a pas manqué : dans la Drôme, une ferme-usine en mesure de produire chaque année 1 million de poulets est en cours de construction malgré l'opposition des habitants et du corps paysan. Les porteurs du projet avancent, comme argument principal, l'idée que nous aurions besoin d'un tel modèle face aux importations de poulets des fermes ukrainiennes, brésiliennes et thaïlandaises.
Qui aurait pu prédire qu'au nom de la course à la productivité, nous nous en prendrions à l'âme même de la paysannerie ? Qui aurait pu prédire que, pour quelques bénéfices supplémentaires de l'agro-industrie, nous sacrifierions nos cours d'eau et nos paysages ?
Les syndicats paysans nous interpellent sans relâche : ils ne veulent pas de ce monde. Nous les avons entendus : à La France insoumise – NUPES, nous n'en voulons pas non plus. Alors, par cet amendement, instaurons vite un moratoire sur les nouveaux accords de libre-échange.