Il faut établir un mode de construction des prix qui couvre les coûts de production et un revenu décent. Il faut réfléchir à la répartition des marges : quand on se penche sur celles que réalisent les intermédiaires de l'agroalimentaire – Bigard, Danone, Lactalis –, on voit qu'il y a un peu de pognon à aller chercher pour le redonner à ceux qui nous nourrissent.
Par cohérence, nous pensons aussi, à l'autre bout de la chaîne, au pouvoir d'achat de nos concitoyens. Quand on est pauvre, on mange mal non pas parce qu'on aime mal manger, mais parce qu'on n'a pas les moyens de bien manger. Quand les gens consacrent 33 % de leur pouvoir d'achat au logement et à l'énergie, le pouvoir d'achat qui leur reste pour l'alimentation s'affaisse.
C'est pourquoi nous plaidons pour une augmentation des salaires et du pouvoir d'achat afin qu'on puisse acheter au juste prix – un prix qui garantisse un revenu décent aux agriculteurs, qui couvre les coûts de production et qui assure la bonne qualité de l'alimentation et la souveraineté alimentaire. Nous tenons donc tous les bouts.
En bons libéraux que vous êtes, vous refusez d'agir par le levier des prix rémunérateurs, qui couvrent les coûts de production et un revenu décent, vous refusez de vous en prendre aux marges de la grande distribution et des transformateurs, et vous refusez de vous attaquer au problème du pouvoir de vivre de nos concitoyens, plongés dans la précarité alimentaire faute de salaires suffisants.
Voilà le volontarisme politique dont nous vous proposons de faire preuve pour être au chevet d'une agriculture respectueuse des hommes et des femmes qui la font vivre.