Cela fait des mois que l'on parle de garantir des prix rémunérateurs aux agriculteurs et aux agricultrices mais vous envisagez d'attendre encore une hypothétique quatrième loi Egalim, peut-être à l'automne, soit un an après la proposition de loi sur les prix planchers que nous avons examinée lors de notre niche parlementaire. En un an, beaucoup de choses peuvent arriver et mettre en péril les fermes.
Votre projet de loi d'orientation est censé donner envie aux jeunes de s'installer mais pour cela, il faudrait déjà leur garantir des prix rémunérateurs ! Qui voudrait d'un travail qui ne lui permet pas de gagner sa vie ?
Un agriculteur sur deux prendra sa retraite dans moins de dix ans, mais combien arrêteront avant parce qu'ils en auront ras-le-bol de ne pas être rémunérés à la hauteur de leur tâche et de ne pas vivre dignement de leur métier ? Bon nombre d'entre eux ne pourraient tout simplement pas vivre de l'agriculture si leur compagnon ou leur compagne n'était pas là pour assurer un revenu au foyer. Il suffit alors d'un drame familial pour que ce soit la catastrophe ! Le revenu est à la base de tout : c'est lui qui symbolise la reconnaissance d'un métier.
J'en profite pour saluer au passage les pompiers qui se sont mis en grève pour défendre les mêmes revendications. Soutenons-les, eux aussi.