Nous sommes en train de débattre d'un projet de loi d'orientation agricole. La question centrale est la suivante : que veut la nation pour les premiers concernés, les agriculteurs et les éleveurs ? Nous souhaitons, nous, qu'ils puissent vivre dignement de leur métier. Même si nous savons tous que le revenu ne se décrète pas, nous pouvons graver cette nécessaire ambition dans le marbre de la loi.
Ce ne serait d'ailleurs que justice parce que l'agriculteur, au sein de la chaîne agroalimentaire, est celui qui investit le plus et pour qui la rotation du capital est la plus lente. C'est celui qui prend le plus de risques, sanitaires et climatiques, et c'est celui qui gagne finalement le moins, si l'on rapporte le revenu au temps de travail. Nous proposons donc d'afficher cette ambition d'une juste rémunération, pour mettre fin à ce qui s'apparente à une injustice ; il nous appartient d'en faire un objectif fort de la nation, gravé dans la loi, et d'envoyer ainsi un message à tous les agriculteurs de France.