L'amendement de M. Alfandari présente la pêche comme partie intégrante de la souveraineté alimentaire de la France, ce qui est vrai. Pourtant, elle est à peine évoquée dans le projet de loi. J'y reviens donc, étant donné la gravité de la situation des pêcheurs français, en particulier en Méditerranée.
La pêche méditerranéenne est confrontée à une crise profonde et le tableau est terrible : le prix du gazole augmente dangereusement ; le plan de gestion pluriannuel pour les pêcheries démersales en Méditerranée occidentale (West Med) réduit l'effort de pêche en incitant les pêcheurs méditerranéens à cesser leur activité ; les fonds de l'Union européenne pour la remotorisation des bateaux sont fermés aux pêcheurs de Méditerranée – et pas à ceux des autres façades littorales ; enfin, les zones d'activité se réduisent drastiquement à cause des éoliennes en mer. Résultat, des dizaines de bateaux partent à la casse ; en vingt ans, la flotte de Sète a perdu les trois quarts de ses bateaux et elle ne compte plus que onze chalutiers, contre cinquante dans les années 2000. Des criées comme celle de Sète risquent de disparaître et, avec elles, un savoir-faire ancestral, un joyau de notre terre.
Au bout de la chaîne, ce sont des milliers de familles qui craignent pour leur avenir – poissonniers, mareyeurs, restaurateurs et, bien entendu, pêcheurs. J'ai pris l'exemple de ma circonscription mais il s'agit évidemment d'une crise nationale, à laquelle tous les pêcheurs sont confrontés. C'est en réaction à cette détresse que nous proposons, par ce sous-amendement, d'inscrire la sauvegarde de la pêche, notamment en Méditerranée, comme objectif des politiques publiques visant à assurer notre souveraineté alimentaire. La pêche ne doit pas être oubliée et notre groupe y veillera.