L'objectif du sous-amendement est de passer à 100 % d'agriculture biologique à l'horizon 2050. Mes collègues ont commencé à vous expliquer pourquoi c'est nécessaire, mais je voudrais vous rappeler les enjeux.
Il est urgent de réduire drastiquement l'empreinte écologique de notre agriculture ; c'est, en théorie, l'objectif de ce projet de loi. En effet, l'alimentation contribue à 24 % à l'empreinte carbone des Français. Par ailleurs, la population d'oiseaux et d'insectes connaît une chute brutale, due à une augmentation de 10 % des ventes de pesticides dans notre pays depuis 2008 – chiffre que vous oubliez trop souvent. En outre, l'agriculture actuelle consomme beaucoup trop d'eau, ce qui est problématique dans le cadre du changement climatique.
L'agriculture biologique, on l'a montré, peut produire en polluant moins et en restant économiquement rentable. Pour faire partie d'une association pour le maintien d'une agriculture paysanne (Amap) depuis 2005, je peux témoigner que ce système est parfaitement capable de produire tous les légumes dont une famille a besoin pour son alimentation.
Si vous êtes opposés à ce que nous nous fixions un tel horizon, c'est parce qu'il est incompatible avec votre définition de la souveraineté alimentaire, que vous confondez avec la balance commerciale. Comme vous restez convaincus qu'il faut exporter nos produits agricoles pour rester compétitifs sur les marchés mondiaux, vous refusez l'impératif de passer à 100 % d'agriculture biologique. En revanche, si nous adoptons une bonne définition de la souveraineté alimentaire, c'est vers cet objectif qu'il faut tendre. Les consommateurs comme les agriculteurs s'en porteront mieux, et notre souveraineté nationale également.