Cet amendement vise à poser un objectif de transition de l'élevage – beaucoup en parlent, mais peu étudient les chiffres de manière précise. L'élevage industriel tel qu'il est pratiqué aujourd'hui conduit à la disparition des petits élevages familiaux : 30 % des élevages français ont disparu entre 2010 et 2020, ce qui représente – excusez du peu – 80 000 ETP (équivalents temps plein) perdus en dix ans. La disparition de nombreuses exploitations a pour corollaire la concentration de 60 % des animaux dans 3 % des élevages. Je citerai de nouveau l'exemple de l'élevage porcin : le nombre d'exploitations a été divisé par deux tandis que le cheptel est resté stable sur la période – à plus de 13 millions de têtes
Ce modèle conduit à une disparition des éleveurs mais aussi à des conditions d'élevage qui ne sont pas conformes à nos attentes du point de vue du bien-être animal et de la qualité de la viande produite – ces fermes-usines, que le ministre ne connaît pas, produisent de la viande de piètre qualité.
Il est temps de réfléchir à nos modes d'élevage. La décapitalisation n'est pas un problème en soi – la végétalisation de l'alimentation est un impératif climatique et de santé publique. L'enjeu est le suivant : comment, avec des têtes de bétail moins nombreuses, permettre à un plus grand nombre d'éleveurs de disposer de revenus suffisants pour vivre dignement de leur activité ? Dans ce contexte, la seule solution est de lutter contre le dumping social et environnemental – je pense notamment à l'agneau néo-zélandais qui entre assez facilement sur le territoire français. Au vu de ces chiffres, la transition apparaît aujourd'hui impérative.