En lisant ces amendements de réécriture générale, on croirait voir le bingo de Marc Fesneau. On dirait que vous avez joué à caler tous les mots qu'il fallait pour plaire aux cinquante nuances de droite, à tel point que cela n'a plus aucun sens. Par exemple, vous écrivez que « la politique en faveur de l'agriculture […] a pour finalités » premièrement de « [préserver] les agriculteurs de la concurrence déloyale », deuxièmement de « relever le […] défi de la compétitivité » internationale. Triple fracture de la cohérence.
Pour notre part, nous ne nous paierons pas de mots. Certes, nous sommes d'accord avec certains alinéas ; nous reconnaissons par exemple la nécessité de lutter contre la concurrence déloyale, même si vous dites l'inverse dans l'alinéa suivant, et celle de financer la transition écologique, même si vous écrivez ensuite qu'il faut être compétitif à l'international. Nous ne sommes pas opposés à l'intégralité de votre rédaction, mais nous demandons avant tout des moyens concrets.
En effet, si l'article 1er fixe des objectifs, le reste du texte ne contient absolument aucune mesure concrète qui permettrait de les atteindre. Rien de concret pour améliorer les revenus des agriculteurs, alors que c'est là leur revendication principale. Rien de concret pour sortir des traités de libre-échange. Rien de concret pour accompagner les agriculteurs dans la transition agroécologique. Nous vous demandons donc de faire autre chose qu'un article d'objectifs et de nous présenter enfin une loi apportant de vraies réponses à la crise agricole !