C'est également un amendement de réécriture générale de l'article 1er . Il vise à donner un cap clair aux politiques publiques agricoles pour les années à venir, mais aussi à ce texte, pour en faire une vraie loi d'orientation. Notre agriculture va mal, et nous avons besoin d'une nouvelle révolution agricole pour faire face à la disparition de 100 000 fermes ces dix dernières années, au constat qu'un Français sur cinq ne mange pas à sa faim, à la mise en concurrence et au libéralisme effréné qui réduisent nos agriculteurs à de simples variables d'ajustement dans la constitution de leurs propres prix, à l'effondrement du vivant et bien sûr au changement climatique.
Cette révolution agricole ne peut être qu'agroécologique. C'est un impératif non seulement scientifique, mais aussi revendiqué par les agriculteurs eux-mêmes. En effet, 62 % d'entre eux estiment que la transition écologique est une nécessité et souhaitent être accompagnés dans ce sens. Cette révolution agricole nous permettra également d'atteindre la souveraineté alimentaire, définie comme le droit des populations de définir leurs systèmes alimentaires et agricoles sans nuire à la souveraineté alimentaire et au droit à l'alimentation des pays tiers. Elle doit également fixer des objectifs clairs et mesurables, sur la base desquels définir une trajectoire pour l'installation en agriculture, notamment en agriculture biologique.
Cette révolution agricole devra assurer la régulation du foncier et le besoin de mieux préserver et partager les terres agricoles, la juste répartition de la valeur et le revenu des agriculteurs, ainsi que la régulation des échanges internationaux et le refus des accords de libre-échange injustes. Voilà la vision programmatique concrète, soutenable, possible et souhaitable que nous vous proposons avec cet amendement de réécriture de l'article 1er .