Vous nous faites toujours le coup de l'Afrique, mais le libre-échange, c'est surtout du commerce avec des pays comme le Brésil ou la Nouvelle-Zélande, qui viennent concurrencer nos agriculteurs.
Nous n'avons jamais dit que nous ne voulions pas être solidaires et exporter – quand c'est possible – vers des pays africains qui en ont besoin. Néanmoins, il ne s'agit pas d'exporter n'importe quoi, comme du poulet surgelé breton qui arrive sur les marchés africains au détriment de la production locale ! Ce n'est pas notre conception du commerce international. Ne nous accusez pas de vouloir affamer l'Afrique au prétexte que nous nous opposons aux accords de libre-échange. Il ne faut pas tout confondre !
Aurélie Trouvé a évoqué l'autonomie des agriculteurs et les agrofournitures – notamment les produits phytosanitaires –, sujet que le texte n'aborde pas non plus. C'est l'objet de notre amendement de réécriture. Ces produits sont une impasse pour notre souveraineté alimentaire, car ils détruisent notre environnement, menacent notre capacité à produire durablement et contribuent à l'extinction de la biodiversité, dont dépendent les cultures alimentaires mondiales – 60 à 80 % de ces cultures dépendent de la pollinisation.
Or les populations d'insectes ont décliné de 80 % en Europe en trente ans. En quarante ans, 800 millions d'oiseaux ont disparu. Cela accentue notre dépendance, notamment face aux puissances extérieures. Vous avez probablement lu, comme moi, que les exportations d'engrais russes vers la France ont bondi de plus de 80 % en deux ans. Notre agriculture chimique finance donc l'effort de guerre russe !