Non seulement la balance commerciale agricole de la France s'effondre depuis dix ans, mais le déficit des productions déjà déficitaires se creuse encore.
Pour ce qui est des fruits, par exemple, nous sommes passés de 2 milliards de déficit il y a dix ans à 4 milliards aujourd'hui ; pour les viandes, d'environ 1 milliard à 2,5 milliards. C'est dire à quel point nous importons de plus en plus de produits pour lesquels notre pays est déjà importateur net. On voit donc comment la mise en concurrence généralisée par les accords de libre-échange et la concurrence intraeuropéenne mettent ces productions en danger – et je ne parle même pas des productions végétales.
Cette mise en concurrence se fait au bénéfice de productions qui, du fait de normes sociales et environnementales beaucoup moins exigeantes, sont plus compétitives. Le coût du travail pour la production de tomates au Maroc n'est que de 1 euro brut de l'heure, charges sociales comprises : vous voyez bien que nous n'arriverons jamais – et c'est heureux – à un coût du travail aussi faible.