« S'ils ne veulent plus de nous, il faut le dire ! » Voilà ce que m'a dit Yannick, agriculteur à Nedde. Il a raison de s'inquiéter. Depuis 2016, dans le Limousin, nous avons perdu des dizaines de milliers de bovins et, dans le même temps, vous négociez, signez, paraphez des traités de libre-échange avec le Canada et la Nouvelle-Zélande et bientôt avec le Mercosur.
En vérité, il y a une embrouille : lorsque vous parlez de souveraineté alimentaire, vous parlez non pas de produire – comme le voudrait le bon sens –, mais de se fournir. Peu importe qu'on s'approvisionne en France – dans le meilleur des cas – ou qu'on se fournisse en Nouvelle-Zélande, peut-être un jour en Asie ou en Amérique du Sud. Tant que nous n'aurons pas fixé un cap pour l'agriculture, nous ne nous en sortirons pas.
Vous avez évoqué l'intérêt général majeur et la souveraineté alimentaire. Or si vous vouliez vraiment protéger la souveraineté alimentaire et consacrer le caractère d'intérêt général majeur de l'agriculture, il faudrait favoriser les produits français plutôt que les produits néo-zélandais, par exemple.