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Intervention de Marianne Maximi

Séance en hémicycle du mercredi 15 mai 2024 à 14h00
Souveraineté alimentaire et renouvellement des générations en agriculture — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarianne Maximi :

Répétons-le : l'article 1er , qui vise à inscrire la souveraineté alimentaire de la France dans le cadre du marché, et, plus généralement, ce projet de loi prennent parti pour un modèle agricole, celui de l'agroalimentaire dédié à l'export et au libre-échange. Or telle n'est pas notre conception de la souveraineté alimentaire puisque nous souhaitons l'asseoir sur la démocratie et sur le droit des peuples à définir eux-mêmes leur système alimentaire.

À l'inverse, vous nous proposez de donner un passe-droit aux intérêts privés et aux multinationales pour imposer leurs modèles dépassés. J'en tiens un exemple avec la holding Limagrain, qui produit du maïs semence dans la plaine de la Limagne, qui s'étend sur une partie du Puy-de-Dôme. Pour produire ce maïs semence, très gourmand en eau, Limagrain impose déjà aux agriculteurs l'usage de produits dangereux pour leur santé et pour l'environnement. Elle entend cependant aller plus loin, en construisant les deux plus grandes mégabassines de France, pour irriguer toujours plus de champs de maïs semence. Ces deux mégabassines ne profiteront qu'à trente-six agriculteurs, quand le département du Puy-de-Dôme compte 5 000 exploitants. Ce week-end, nous étions plus de 6 500 personnes – habitants et paysans – à alerter l'opinion publique à ce sujet, en manifestant, déterminés mais joyeux, contre ces mégabassines.

Le groupe Limagrain le reconnaît lui-même : il s'agit de solutions court-termistes. Tout ça pour quoi ? Sur 100 doses de semence qu'il produit, plus de la moitié part à l'export. Vous tenez donc l'exemple d'une multinationale qui pourra se prévaloir de l'intérêt général majeur pour imposer des méthodes de production anti-environnementales et, en définitive, exporter sa production. Je vous rappelle d'ailleurs que le maïs semence ne se mange pas.

On voit là toute l'hypocrisie de cet article et, plus généralement, d'un projet de loi qui semble avoir été écrit directement par les multinationales de l'agroalimentaire.

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