S'il fallait une seule raison pour justifier la suppression de cet article, on la trouverait aux alinéas 4 et 6 de l'article 1er , qui ne reprennent pas la définition que donnent les Nations unies de la sécurité alimentaire – la capacité d'un pays à assurer sa propre production alimentaire –, mais s'inspirent des dogmes de la concurrence internationale. En effet, on y lit que la souveraineté alimentaire se comprend comme « la capacité à assurer son approvisionnement alimentaire dans le cadre du marché intérieur de l'Union européenne et de ses engagements internationaux ».
Tout est dit dans l'alinéa 6, qui résume l'ensemble de votre projet de loi : il ne vise pas à autre chose qu'à vouer l'agriculture à la compétitivité, c'est-à-dire à la compétition internationale par la baisse des coûts de production, par le dumping environnemental et par le dumping social et fiscal. Voilà toute la logique de votre texte !
Laissez-moi vous rappeler les fruits des accords de libre-échange que vous soutenez, notamment à l'accord passé avec le Canada, le Ceta : l'excédent commercial de l'agriculture française a chuté, passant de 3 milliards d'euros au début de la présidence d'Emmanuel Macron à 1 milliard d'euros aujourd'hui. Pour vous en convaincre, consultez les statistiques du service Agreste !