Nous allons passer beaucoup de temps sur cet article et nous aurons l'occasion de tenter de le préciser et de dénoncer ses aspects flous et dangereux. J'appelle cependant votre attention sur le sujet central : la souveraineté alimentaire.
Il y a deux jours, j'ai visité une ferme à Esclavelles, une petite commune de Seine-Maritime. L'atelier laitier y a été transformé en atelier de concassage pour du béton produit par un sous-traitant de Vinci, avec les nuisances que cela implique pour les riverains et le dévissage que cela représente pour la commune. Monsieur le ministre, nous en avons parlé à plusieurs reprises : la région Normandie est la région productrice de lait par excellence – je pense au pays de Bray, dans lequel je suis élu, et au neufchâtel, symbole des appellations d'origine protégée (AOP) de qualité.
Il ne se passe pas un mois, pas une semaine, sans que des ateliers de ferme ne mettent la clé sous la porte. Traire des vaches deux fois par jour et sept jours sur sept pour des prix qui ne sont pas au rendez-vous, c'est évidemment devenu insupportable pour les agriculteurs concernés. On a même pu lire dans Les Échos que si l'on continuait à dévisser ainsi – et je vous épargne le dévissage encore plus prononcé de la filière bio – la France, qui exportait du lait, pourrait devenir à très court terme dépendante des importations laitières.