Assurer la sécurité des agriculteurs, c'est protéger leur métier et leur santé ; c'est faire en sorte qu'en regardant leurs enfants, ils puissent espérer transmettre l'histoire d'une vie que représente souvent une ferme, parce qu'ils savent qu'ils leur légueront des métiers rémunérateurs, dans lesquels ils pourront s'épanouir, expérimenter, s'inscrire dans des écosystèmes vivants, produire une alimentation saine et de qualité, et en être fiers.
La crise profonde de notre modèle agricole n'est pas inéluctable. Elle résulte de vos choix politiques. Non, cette loi ne permettra pas davantage d'installations – vous le savez très bien. On ne mesurera d'ailleurs pas son efficacité en la matière. Vous avez même refusé de demander les bilans annuels des politiques d'installation conduites par les chambres d'agriculture – vous ne le souhaitez pas. Ce plan social, ces milliers de familles démunies d'agriculteurs endettés, ces jeunes qui renoncent à reprendre la ferme familiale : c'est votre choix politique, que vous n'assumez pas parce que vous le savez impopulaire, mais que vous faites.
Si Emmanuel Macron a raison de dire qu'il faut arrêter de raconter des craques aux agriculteurs, il ferait bien d'appliquer ce conseil à lui-même. Il faut arrêter les mots inutiles, les lois indigentes, les fausses promesses, les contresens, la maladaptation et les mensonges.