Je pourrais citer l'absence scandaleuse de toute mesure sur le foncier, afin d'empêcher les parlementaires d'amender et d'adopter des propositions ambitieuses pour protéger nos terres agricoles de la spéculation et de l'accaparement par les puissances financières.
Le foncier est pourtant au cœur du problème et votre seule proposition était la provocation honteuse de l'article 12, heureusement supprimé en commission par l'ensemble des groupes, après les alertes nombreuses des syndicats, des associations et de la Fédération nationale des sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural (Fnsafer).
Enfin, rien non plus sur le revenu, sur la capacité des agriculteurs à fixer leurs propres prix pour ce qu'ils produisent et vendent, et sur leur capacité à vivre de leur travail dignement ! L'intérêt général majeur des agriculteurs est pourtant là.
Par cette motion de rejet préalable, nous vous proposons donc de couper court aux craques, aux balivernes et autres carabistouilles, de demander au Gouvernement de revoir sa copie et de revenir devant l'Assemblée avec un texte à la hauteur.
J'aurais tellement aimé que vous nous proposiez un texte qui réponde aux enjeux, qui ne nous oblige pas à déposer cette motion de rejet.
Comme beaucoup ici, sur tous les bancs de cette assemblée, je suis très attachée au monde agricole. J'y ai grandi, on m'a éduquée au rythme des bonnes et des mauvaises saisons, des vendanges, des regards inquiets sur le bulletin météo lors des gels tardifs, au bruit des canons à grêle installés partout dans la vallée.
J'y suis également attachée comme écologiste, et je suis effarée d'entendre revenir dans vos discours la démagogie antiécolo dès qu'il s'agit de faire la course avec le clan Le Pen.