Le projet de loi arrive au moment d'un recul historique du volet environnemental de la PAC. Des États membres de l'Union européenne, dont la France, ont poussé pour que soient remis en cause les progrès accomplis depuis quarante ans. Ce tournant est très dangereux. Ainsi, il était obligatoire, pour pouvoir toucher des aides, d'avoir au moins 4 % de sa surface agricole en jachère, en haies, en bosquets ou en mares. Cette obligation, sous la pression de la France, vient de sauter. Cela favorisera une toute petite minorité d'agriculteurs qui ne respectent pas ces conditions, comme les très grands céréaliers, tandis que les éleveurs, qui vont même au-delà de ces normes, se voient, eux, obligés de continuer à maintenir les haies – ce qui est légitime quand on sait que 25 000 kilomètres de ces haies disparaissent chaque année.