…arboricole, viticole, maraîchère. Elle doit continuer à servir le développement des appellations d'origine et de l'agriculture biologique. Elle doit aussi protéger la productivité de son agriculture et la capacité de ses exploitants à vivre de leur travail.
C'est en cohérence avec cette vision que nous avons votée, en commission, l'inscription à l'article 8 de l'objectif d'atteindre un seuil de 400 000 exploitations agricoles en 2035.
Trois impératifs doivent nous permettre d'assurer ce renouvellement des générations.
Le premier est de soutenir la transmissibilité des fermes ainsi que leur évolution. Les changements climatiques et les impasses économiques auxquelles les agriculteurs font face sont des réalités. Le diagnostic modulaire, prévu à l'article 9 du projet de loi, doit nous permettre de les regarder en face et de nous projeter dans le futur. Je soutiendrai une évolution du dispositif proposé, fruit d'une réflexion collective, pour que ce diagnostic soit un outil au service de la viabilité économique, environnementale et sociale des exploitations.
Loin d'être une injonction supplémentaire adressée aux agriculteurs, comme cela a pu être compris, le diagnostic n'est pas obligatoire. La logique n'est pas punitive, mais ne doutons pas que les exploitants s'en saisiront pour éviter de futures impasses.
Notre second impératif est de nous adapter au profil des futurs installés, de les conseiller et de les accompagner, avec une pensée particulière pour ceux qui ne sont pas issus du milieu agricole et qui représentent maintenant près de 60 % des étudiants en formation.
Avec France Services agriculture, nous créerons une porte d'entrée unique pour tous les actifs agricoles, qui seront orientés en fonction de leur projet. L'intégration du futur cédant dans une démarche d'accompagnement, cinq ans avant son départ en retraite, permettra de préparer au mieux sa cessation d'activité et de le mettre le plus tôt possible en face d'un repreneur potentiel. FSA agrégera tous ceux qui, sur le terrain, œuvrent déjà à former et à accompagner. Il s'agit de mettre en commun toutes les énergies et de rassembler les informations dans un répertoire départemental unique nourri par tous, au service d'une meilleure lisibilité et d'une meilleure adéquation entre les besoins des projets et le conseil apporté.
La logique plurielle et la transparence seront les clés de la réussite et les chambres d'agriculture en seront les garants neutres, dans tous les départements de France métropolitaine et d'outre-mer. En commission, à l'initiative de vos rapporteurs, nous l'avons inscrit dans la loi et nous en avons clarifié le dispositif.
Notre troisième impératif n'est pas le moindre – last but not least, comme disent les Anglais : créer les conditions économiques du rachat des exploitations. Les agriculteurs sont aussi, je le rappelle, des entrepreneurs. Mais dans quel autre secteur commence-t-on sa carrière avec un endettement de près de 1 million, à 25 ans et parfois moins ?