d'une écoute attentive de ceux qui nous nourrissent – car ce sont eux qui connaissent la réalité et les difficultés inhérentes à l'agriculture. Si les enjeux du texte sont multiples, son objectif est unique : répondre de façon efficace et pragmatique à ces difficultés. Je suis heureux de défendre deux volets de ce texte : le titre II, relatif à la formation – domaine que je partage avec Nicole Le Peih – et le titre IV, qui concerne la simplification.
La formation, à travers le titre II, doit répondre au besoin de renouvellement des générations d'agriculteurs et d'agricultrices en France, auquel les seuls descendants d'agriculteurs ne pourront suffire. Le projet de loi a donc pour ambition de mieux faire connaître les métiers de l'agriculture, de son amont jusqu'à son aval. Par ailleurs, adapter les formations agricoles aux enjeux de l'agriculture de demain est indispensable. Ainsi, parmi les mesures proposées en faveur de la formation et pour répondre au besoin de compétences, l'article 5 ouvre une voie à des formations, dans l'enseignement supérieur, conduisant à un diplôme national de premier cycle en sciences et techniques de l'agronomie. Dans un contexte de transitions écologique et énergétique, et plus largement environnementale, bien former les agriculteurs de demain aux défis techniques et technologiques – que ce soit au sein d'un établissement d'enseignement public ou privé – constitue une clé essentielle au renouvellement des générations.
En effet, être agriculteur en 2024, c'est faire face à des défis qui ont beaucoup évolué et qui ne se résument plus à la simple productivité : la rentabilité économique, le respect des réglementations, la gestion managériale et administrative ou la réduction de l'impact environnemental sont à concilier. Cette complexité est désormais structurelle dans les métiers de l'agriculture. Ainsi, nous devons libérer, sécuriser et surtout simplifier l'exercice de l'activité des agriculteurs. C'est l'objectif poursuivi par le titre IV. En l'espèce, ma vision des choses est claire ; il s'agit de rendre aux agriculteurs ce dont ils ont toujours été les premiers à faire preuve : le bon sens et le pragmatisme. Le titre IV propose de rendre la vie des agriculteurs moins difficile, tout en préservant l'environnement – deux domaines trop souvent opposés, à tort.
Agriculteur est un métier que j'ai choisi, alors que je n'étais pas issu d'une famille agricole. En 1997, je saute le pas et j'achète mes cinq premiers hectares de vignes, pour porter ma ferme, quinze ans plus tard, à une soixantaine d'hectares en vignes, prairies et maïs ensilage, afin d'alimenter un troupeau d'une cinquantaine de vaches allaitantes. Les veaux auxquelles elles donnent naissance finissent en bœufs, dont chaque morceau de viande est cuit sur la plancha du restaurant que j'ai adossé à ma ferme, pour capter le maximum de la valeur ajoutée de la production.