Le destin de la France est intrinsèquement lié aux femmes et aux hommes dont le labeur quotidien façonne, depuis des siècles, nos territoires, et assure à nos concitoyens une alimentation diversifiée, durable, saine et équilibrée. Répondre aux besoins de l'agriculture française, c'est répondre aux besoins de la France et de ses outre-mer.
Notre agriculture, bien qu'elle soit reconnue comme l'une des meilleures du monde et la première productrice européenne, est au croisement d'importantes mutations.
Je veux rendre hommage aux agriculteurs. Chaque jour, ils s'adaptent et transforment leurs pratiques pour optimiser la qualité de notre alimentation, tout en rendant leurs exploitations plus résilientes et plus compétitives.
La réalité, c'est que notre agriculture est en danger. Nos agriculteurs évoluent désormais dans une société mondialisée, et cette transformation des pratiques ne peut se faire en occultant ce qui se passe autour de nous, en Europe comme dans le monde.
Nous faisons face à des distorsions de concurrence, tant sur le plan international qu'à l'échelle européenne. C'est cette situation qui a conduit récemment l'Europe à une crise agricole majeure. Dans ce contexte, la France a engagé une importante politique de soutien à l'agriculture. De longs mois de concertation avec les représentants du monde agricole, les élus et les services de l'État ont permis, après un travail de coconstruction, de dresser les contours d'un pacte d'orientation et d'avenir pour le renouvellement des générations en agriculture, et d'un projet de loi d'orientation pour la souveraineté en matière agricole et le renouvellement des générations en agriculture.
Les travaux menés ont mis en exergue que, dans les dix prochaines années, un agriculteur sur deux sera en âge de prendre sa retraite, et 45 % le seront dès 2026. Il y a donc urgence à garantir un renouvellement des générations, afin d'assurer la souveraineté agricole française. C'est pourquoi le projet de loi fixe le cap de la souveraineté alimentaire pour les dix prochaines années, en actionnant trois leviers sur lesquels les corapporteurs thématiques s'exprimeront : l'orientation et la formation, pour susciter des vocations agricoles tout en formant plus et mieux ; l'installation des agriculteurs et la transmission des exploitations, afin de pérenniser le modèle familial agricole ; enfin, la simplification pour sécuriser les projets et accélérer leur développement.
S'agissant du titre III, je suis convaincu que nous ne pouvons pas traiter de l'installation des agriculteurs ni de la transmission des exploitations sans évoquer la fiscalité.