La deuxième concerne la réduction des délais de recours contentieux contre les projets agricoles pour l'élevage et les ouvrages hydrauliques, par exemple, avec l'adaptation de différentes procédures, comme la présomption d'urgence et la régularisation des vices de procédure, entre autres. Le but est que nous puissions dire clairement et rapidement aux agriculteurs si leurs projets seront validés ou non, et d'en finir avec des procédures longues et lentes, qui les découragent ; c'est aussi d'enrayer les actions de ceux qui, par idéologie, jouent avec ces procédures pour décourager les porteurs de projets, alors qu'ils ont besoin d'accès à l'eau.
Je citerai enfin la simplification et l'unification du régime applicable aux haies, afin d'en finir avec le maquis de réglementations – plus d'une dizaine, parfois contradictoires –, qui produit l'effet inverse de ce que nous recherchons, à savoir le maintien et le développement de la haie. Celle-ci est un élément paysager, utile à la biodiversité, utile pour accéder à l'eau et utile à l'ensemble des agriculteurs. Je remercie le rapporteur Pascal Lavergne pour son travail sur ce sujet, notamment.
Discuter d'un projet de loi d'orientation en matière agricole a une résonance particulière, certains d'entre vous le rappelleront sûrement, car cela renvoie naturellement aux grandes lois qui ont structuré la politique agricole française dans les années 1960. Depuis, d'autres lois d'orientation se sont inscrites dans cet héritage : en 1980, en 1994, en 1999 et la dernière en date, en 2006. Toutes ont participé à construire un édifice qui a contribué à faire de notre agriculture la meilleure du monde.
Sans se départir de ce qui a été construit, il faut, avec humilité, réinterroger les grandes politiques publiques à l'aune des défis actuels, pour préparer l'avenir sans rien ignorer des urgences du moment. Nous essayons de le faire avec le projet de loi d'orientation soumis à votre examen. Je le résumerai ainsi : souveraineté alimentaire et transitions comme objectifs, voire comme impératifs ; renouvellement des générations pour les concilier.
Je vous fais confiance pour mener un débat exigeant et constructif, dans un esprit de responsabilité, au service de l'avenir de notre agriculture. Je nous fais confiance pour retracer et donner une perspective claire, tant attendue par les agriculteurs, dans le respect de nos différences.