En particulier, trois batailles ont été engagées et que nous continuerons de mener : la protection du revenu agricole, avec notamment les lois Egalim – du 30 octobre 2018, du 18 octobre 2021 et du 30 mars 2023 –régissant les relations dans le secteur agricole ; la bataille en faveur d'une concurrence plus équitable à l'échelon européen comme au niveau international ; l'accompagnement des transitions.
Je viens de l'évoquer, et je ne me paie pas de mots, j'ai obtenu un budget historique pour l'agriculture et la forêt. Plus de 1 milliard d'euros supplémentaires seront consacrés, cette année et les suivantes, à l'accompagnement de la planification écologique. En matière agricole, il s'agit, très concrètement, d'allouer des financements en faveur de l'autonomie protéique, des haies, de la décarbonation des serres et de l'élevage, du soutien à l'agriculture méditerranéenne, ou encore de la recherche d'alternatives afin de sortir des impasses en matière phytosanitaire.
Par ce projet de loi, nous engageons de nouvelles batailles, en actionnant des leviers qui devaient l'être davantage, eu égard aux défis que nous devons relever : l'orientation et la formation, l'installation et la transmission, et la simplification.
Naturellement, je ne prétends pas que le projet de loi, à lui seul, relève l'ensemble des défis auxquels est confrontée l'agriculture – du reste, vous ne m'avez d'ailleurs jamais entendu le dire. À ma connaissance, aucun projet de loi n'y est parvenu. Néanmoins, il affirme des principes, fixe un cadre d'accompagnement des acteurs, et propose une adaptation de nos politiques publiques, en cohérence avec celles que nous appliquons depuis 2017 et celles sur lesquelles nous travaillons depuis 2022, en tenant compte de la crise agricole.
En revanche, je ne peux laisser dire, comme j'ai pu l'entendre, que le projet de loi passerait à côté de sujets essentiels. La question de la promotion et de l'attractivité des métiers agricoles, et celle de la découverte, dès le plus jeune âge, des réalités de la vie des agriculteurs sont essentielles. Elles le sont d'autant plus qu'une partie de la société a perdu de vue ce que font les agriculteurs, voire les caricature ou les stigmatise, sur fond de méconnaissance des réalités scientifiques ou du vivant.