En effet, il faut nous préparer à ce que, durant des années, un certain nombre de productions soient déficitaires, en raison d'accidents climatiques ou sanitaires. C'est désormais le lot de toutes les agricultures du monde, y compris la nôtre. Il faut nous y préparer en renforçant notre résilience, alors que nous nous considérions comme un îlot mondial où la production était stable. Nous devrons assumer des interdépendances au niveau européen, afin de faire face à des dérèglements qui nous pénaliseraient une année et, la suivante, pénaliseraient nos voisins. Nous devons couvrir ce risque alimentaire et agricole.
Nous avons besoin de réfléchir à nos interdépendances, de les assumer, mais également d'en combattre certaines, notamment notre interdépendance en matière d'engrais, vieille de trois ou quatre décennies, qui est dangereuse. C'est pourquoi j'ai la conviction que la question énergétique, qui permet de produire, notamment des engrais, et celle de la souveraineté alimentaire sont intrinsèquement liées.
Au fond, le fil rouge est que l'alimentation – donc l'acte de production – est un atout géostratégique. En conséquence, l'article 1
Il convient cependant de lier la souveraineté aux transitions, sans quoi, nous irions à l'échec. Cela veut dire qu'il n'y a ni souveraineté contre les transitions ni souveraineté sans les transitions. Cela veut également dire que les transitions sont au service non d'une idéologie de la décroissance, mais de la souveraineté.