Les prix des billets d'avion pour les outre-mer sont trop élevés : dans les mêmes conditions, un aller-retour entre Paris et Pointe-à-Pitre coûte 867 euros, pour huit heures de vol, alors qu'un aller-retour entre Paris et Los Angeles coûte 686 euros, pour onze heures trente-cinq de vol. Il y a quelque chose qui cloche.
Je me suis rapproché du principal fournisseur de kérosène dans le bassin Antilles-Guyane et des dirigeants des compagnies aériennes. J'ai constaté que le voyageur ultramarin est littéralement la poule aux œufs d'or, pour ne pas dire le dindon de la farce, du financement des infrastructures ferroviaires françaises. Pourtant, il n'y a pas de trains en circulation outre-mer, pa ti ni !
Figurez-vous que le passager ultramarin paye la taxe de solidarité, dite Chirac, versée par les compagnies aériennes pour financer des investissements de l'État en matière ferroviaire. Pourquoi ne pas exonérer de cette taxe les compagnies aériennes opérant des rotations entre l'outre-mer et l'Hexagone ? Nous parlons de millions d'euros.
Une autre taxe, versée par les compagnies aériennes, est répercutée sur le prix du billet : la taxe de sûreté et de sécurité. Dans d'autres pays, elle est payée par l'État. Encore une piste pour diminuer le coût du transport.
Venons-en ensuite au coût du kérosène, fixé librement par les vendeurs de carburants ; il représente environ 30 % du prix d'un billet d'avion. Pourquoi ne pas encadrer le prix du kérosène par arrêté préfectoral, comme c'est le cas outre-mer pour les autres carburants ?
Il y aurait également à redire sur l'impossibilité pour la raffinerie des Antilles de s'approvisionner ailleurs qu'en mer du Nord ; c'est loin ! Nos voisins sud-américains comptent pourtant parmi les plus grands producteurs de pétrole au monde – pétrole qu'ils vendent moins cher ! Monsieur le Premier ministre, voici des pistes d'économies que je pose sur la table. Je compte sur vous pour les saisir.