Intervention de Gérald Darmanin

Séance en hémicycle du mardi 14 mai 2024 à 21h30
Modification du corps électoral pour les élections au congrès et aux assemblées de province de la nouvelle-calédonie — Après l'article 2 (amendements appelés par priorité)

Gérald Darmanin, ministre de l'intérieur et des outre-mer :

Ces discussions portent sur les modalités de l'autodétermination, sur les institutions et même, figurez-vous, sur le dégel du corps électoral avec pour critère une période de dix ans. Incroyable, n'est-ce pas ? Je ne prétends pas que nous ayons systématiquement raison lorsque nous formulons des propositions. Nous avons reconnu bien volontiers que nous suggérions simplement d'emprunter cette voie. Nous sommes toujours ouverts au dialogue, au contact, à la discussion.

Je ne suis nullement propriétaire de ce dossier. Le Premier ministre évoquera le sujet, comme l'ont fait ses prédécesseurs. Je rappellerai cependant que lorsque Jean Castex était Premier ministre, il ne s'était pas saisi du dossier calédonien : c'est Sébastien Lecornu qui l'avait alors suivi – ce fonctionnement n'est donc pas propre au gouvernement actuel. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que d'autres discussions ont lieu parallèlement avec d'autres personnes, qu'il s'agisse de la présidente de l'Assemblée nationale – qui a réuni un groupe de contact – ou du président du Sénat. Le Gouvernement n'est pas seul responsable de cette situation.

Encore une fois, affirmer que le Gouvernement empêcherait l'accord constitue une contre-vérité : si l'accord est possible, c'est justement parce que nous faisons des propositions, que nous prenons nos responsabilités. D'ailleurs, en ce moment même, en Nouvelle-Calédonie, on s'approche d'un accord – je l'espère du moins de tout cœur.

Enfin, je ne comprends pas comment on peut, le premier jour du débat, nous demander de conditionner telle ou telle mesure à un accord global et, le deuxième jour, vouloir supprimer l'accord global prévu à l'article 2. Une telle attitude n'a aucune cohérence, elle témoigne simplement d'une volonté de faire de la politique : il est bien dommage de se comporter ainsi s'agissant du dossier calédonien. Ce reproche ne s'adresse pas à vous, monsieur Guedj, ni à votre groupe, dont les prises de position ont été cohérentes et constantes, bien que nous ne soyons pas d'accord. En revanche, certains de vos partenaires politiques se sont servis de ce dossier pour faire de la politique nationale.

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