Dans votre rapport, vous avez pointé les conséquences pénalisantes de la transformation numérique accélérée des services publics pour plus de 10 millions d'usagers. Cette réalité, nous la ressentons. Dans mon département, un grand nombre de dossiers de réclamations déposés auprès du délégué territorial concerne la difficulté des usagers pour effectuer leurs démarches en ligne. On parle aussi beaucoup d'illectronisme. Cela est vécu comme une véritable exclusion et tous les publics peuvent être concernés. Les plus fragilisés subissent une double peine : privation d'un égal accès aux services publics et sentiment de déclassement.
Malgré une prise de conscience des pouvoirs publics et l'intervention des maisons France services, rien ne semble arrêter cette course folle à la dématérialisation qui justifie la fermeture de guichets institutionnels et la réduction d'agents.
Si nous savons que la révolution numérique actuelle nous échappe, elle nécessiterait pourtant un effort national d'accompagnement afin de garantir un accès au droit à tous les citoyens.
Les remontées du terrain témoignent d'améliorations, mais les démarches restent trop complexes, mouvantes, et totalement dématérialisées pour certaines d'entre elles. Et que dire de la généralisation de l'automatisation dite « intelligente » ? Qu'en est-il du citoyen dans tout cela ?
Madame la défenseure, dans quelle mesure vos recommandations en faveur d'un accès alternatif au numérique sont-elles prises en compte par l'État ?