Nous serons très vigilants concernant l'application de la loi de protection de l'enfance de février 2022, qui prévoit la possibilité de recourir à un avocat pour les enfants discernants et de nommer un administrateur ad hoc pour les enfants non discernants. Malheureusement, nous manquons cruellement d'administrateurs ad hoc, ceux-ci n'étant pas reconnus tant sur le plan financier que pour leur investissement.
Nous sommes très préoccupés par les enfants en situation de danger. S'occuper des enfants pendant la crise sanitaire n'a pas été sans conséquences psychosociales pour les enfants, qui ont besoin des interactions sociales pour grandir – sans parler de l'accès à la culture et de l'accès aux sports. C'est l'occasion pour moi de manifester la difficulté, pour notre société, de voir comment les politiques auprès des plus vulnérables profitent à tous et sont méconnues. Entre le 17 mars et le 11 mai 2020, 60 000 enfants vivaient dans des maisons d'enfants à caractère social. Ce sont les seuls internats qui ont été maintenus. S'est-on inquiété de la présence de clusters ou d'éventuelles difficultés ? Qui s'occupe de ces enfants aujourd'hui, au vu de la pénurie de postes que nous constatons ? Certains départements sont confrontés à des centaines de mesures d'assistance éducative non mises en œuvre. Concrètement, ces enfants se retrouvent en danger chez eux (violences, difficultés d'apprentissage, abus, etc.). Comment tolérer que des décisions de magistrats ne soient pas mises en œuvre ? Face à de telles situations, le développement de la méfiance des citoyens n'a rien d'étonnant.
L'absence de logements et la précarité de certains logements ont été évoquées. On dit toujours qu'il n'y a jamais d'enfants pauvres et qu'il n'y a que des enfants qui subissent la pauvreté. Bien entendu, ceux qui se trouvent en grande précarité souffrent d'une difficulté d'accès aux droits sectorisés (école, santé). Les défenseurs déplorent régulièrement des saisines dues à la méconnaissance par les mairies du décret de 2020 sur la simplification des documents administratifs permettant d'inscrire les enfants à l'école.
Enfin, la garantie jeune au contrat d'engagement ne doit pas se substituer aux accueils provisoires de jeunes majeurs. La présence d'un éducateur et une vision globale de l'accompagnement de ces enfants s'avèrent essentielles.