Monsieur Delaporte, je compte sur vous pour rapporter ma réponse à M. Guedj. Je l'ai écouté avec attention et j'ai pour lui beaucoup de respect. Nul doute qu'il essaie avec respect et humilité, comme on dit en Nouvelle-Calédonie, d'apporter sa pierre à l'édifice, dans la tradition de votre parti politique. Il dit qu'il est « universaliste, mais », qu'en Nouvelle-Calédonie, la construction pourrait s'envisager autrement. Eh bien non, quand on est universaliste, pardon de cet impératif catégorique, on l'est pleinement, c'est-à-dire qu'on pense que tout le monde doit tendre vers certaines valeurs, d'autant plus qu'il n'est pas désagréable de s'en imprégner – ce sont des valeurs de la démocratie, et de l'égalité de suffrage. Il n'y a pas d'« universaliste mais ». Si je dis à quelqu'un que je l'aime, je ne vais pas mettre un bémol à mes sentiments en ajoutant « mais ».
On ne peut pas être « universaliste mais ». Cela n'empêche pas, comme vous l'avez fait avec raison, monsieur Le Gayic, de se demander si les valeurs occidentales ou démocratiques telles que nous les imaginons sont les bonnes valeurs pour les peuples d'Océanie, mais ce n'est pas ne pas être universaliste que de le dire, c'est prendre en considération une culture, des droits. D'ailleurs on sait tous qu'il y a un droit coutumier à respecter en Nouvelle-Calédonie, la Constitution le prévoit. Je ne comprends donc pas cette contradiction au sein du parti socialiste et singulièrement chez M. Guedj qui est « universaliste mais ». Il faudra m'expliquer dans quelle partie du monde l'universalisme s'applique et dans quelle autre partie, il ne s'applique pas.