La proportion des électeurs inscrits sur la liste électorale générale et privés du droit de vote à ces élections est passée de 7 % en 1999 à plus de 19 % en 2023 ; il y a là un véritable enjeu démocratique.
Il faut ensuite de la sérénité. Il n'est nullement nécessaire, de part et d'autre, d'attiser des tensions susceptibles de fracturer encore un peu plus une population qui n'en a pas besoin. Nous mesurons bien les lignes de fractures qui existent entre indépendantistes et non-indépendantistes ; elles sont anciennes et légitimes. Néanmoins et sans nier leur impact sur les discussions en cours, la recherche d'un consensus appelle à les surmonter, autant que faire se peut.
Que chacun prenne garde, en responsabilité, à ne pas accentuer des divisions mortifères en promouvant des positions toujours plus extrêmes vis-à-vis de « l'autre ». Oui, les Calédoniens ont plus que jamais besoin d'apaisement et de sérénité. Face à cette impérieuse nécessité, le chef de l'État a fait un pas en annonçant que le Congrès prévu pour sceller la réforme constitutionnelle qui occupe nos débats ne sera pas convoqué dans l'immédiat, comme il était initialement prévu. Mais il faut aujourd'hui des preuves tangibles que responsables et acteurs locaux de tous bords sont prêts à se mettre autour de la table pour avancer et garantir la stabilité dans l'île.
Il faut enfin de la stabilité. L'essor économique n'est jamais possible lorsque la stabilité institutionnelle et politique n'est pas garantie. La Nouvelle-Calédonie fait face à une crise économique majeure. Dans une économie déjà atone et fragilisée, la chute récente des cours mondiaux du nickel a eu de lourdes répercussions dans l'île. De nombreuses usines et entreprises sont en grande difficulté alors qu'elles sont les poumons de l'économie locale. Cette crise du nickel ne peut avoir que de profondes conséquences sociales dans un contexte politique déjà fortement tendu. Les impacts négatifs se font ressentir sur tous les secteurs d'activité de l'île, rendant ainsi la Nouvelle-Calédonie de plus en plus dépendante des subsides de l'État.
Face à ce constat, il est temps pour la Nouvelle-Calédonie d'accéder à une stabilité institutionnelle, préalable indispensable à la prospérité et à la sérénité de ses habitants. Je ne doute pas que nous partagions tous, au sein de cet hémicycle, cette même volonté. Cela nous commande de prendre, nous aussi, nos responsabilités !