Nous sommes réunis pour débattre d'un projet de loi constitutionnelle qui vise à donner à nos compatriotes calédoniens la possibilité de participer à la vie démocratique du territoire où ils vivent, du territoire qu'ils chérissent. La Constitution française, pilier de notre démocratie, garantit en son article 3 le caractère « universel, égal et secret » du suffrage, affirmant le droit de vote de tous les citoyens français majeurs.
Les accords de Matignon-Oudinot et de Nouméa ont posé des jalons importants pour la Nouvelle-Calédonie, et il est temps aujourd'hui de reconnaître que les règles qui ont guidé ces accords nécessitent une mise à jour importante pour répondre à la réalité moderne. Ces dernières décennies, la Nouvelle-Calédonie a connu des évolutions démographiques majeures : le nombre d'électeurs inscrits sur les listes électorales générales et exclus du droit de suffrage est passé d'un peu plus de 8 000 en 1999 à plus de 42 500 en 2023. Plus de 20 % des électeurs en Nouvelle-Calédonie se trouvent ainsi exclus des élections provinciales, alors même que le Congrès et les assemblées de province adoptent les lois du territoire régissant leur vie quotidienne.
Il incombe donc à la représentation nationale de rétablir les principes fondamentaux inscrits au cœur même de notre Constitution. Il ne saurait y avoir deux catégories de Français.
Toutefois, le présent texte ne répond pas à la question plus globale du statut de la Nouvelle-Calédonie. Nous devons travailler à une révision constitutionnelle permettant d'octroyer à la Nouvelle-Calédonie un statut spécifique et incluant des dispositions institutionnelles qui accordent à toutes les communautés calédoniennes des garanties légitimes.
Il n'y aura toutefois pas de nouveau statut sans un plan de développement. Le nickel est en crise ; l'État doit accompagner le territoire dans la recherche de nouveaux débouchés et dans la diversification de son économie. Le futur statut de la Nouvelle-Calédonie devra par ailleurs prendre en compte l'identité du territoire, en respectant les identités locales et en recherchant l'apaisement. Ce statut devra conserver les acquis de l'accord de Nouméa, les larges compétences dévolues à la Nouvelle-Calédonie et à ses provinces ainsi que les mesures préférentielles, notamment en matière d'emploi.
L'identité kanak doit également être protégée, préservée, notamment par le statut civil coutumier. Le dégel du corps électoral doit évidemment être limité aux natifs du territoire et aux Français qui y résident depuis suffisamment longtemps pour manifester un attachement réel à la Nouvelle-Calédonie.
Premier groupe d'opposition, le Rassemblement national accorde la plus grande importance à un avenir propice au développement et au rayonnement de la Nouvelle-Calédonie, et donc de la France dans le Pacifique. Marine Le Pen, par son attachement profond à ce territoire, incarne la vision d'une Nouvelle-Calédonie unie, rassemblée et pacifiée au sein de la République française. C'est avec tous les Français de Nouvelle-Calédonie, de toutes origines et de toutes opinions, qu'elle entend construire un avenir stable sous les couleurs du drapeau tricolore.
Notre objectif, en redressant la France, en la rendant plus sûre, plus prospère et plus protectrice pour nos concitoyens, est évidemment que tous les Calédoniens bénéficient de ce redressement national. Ils le savent : en 2027, Marine Le Pen aura à cœur de les accompagner, de les soutenir.