Je suis inquiet car, sans accord des Kanaks – ce qui se profile, semble-t-il –, la France sera mise en difficulté sur le plan international. Les Russes, les Turques ou les Chinois pourront ironiser sur ces donneurs de leçons, incapables de se hisser à la hauteur de la morale qu'ils professent. La situation des minorités en France n'est en rien comparable à celle des Ouïghours, des Tchétchènes ou des Kurdes ; pour autant, faut-il tendre le bâton pour se faire battre ?
La voie choisie par le Gouvernement m'inquiète, car la communauté internationale et le peuple kanak identifieront ce texte à une remise en cause de l'accord de Nouméa. J'appelle donc l'attention sur les importants risques d'atteintes à l'ordre public qu'elle fait peser. J'avais écrit cette intervention en pensant que les désordres interviendraient dans le futur mais, visiblement, ils ont déjà commencé.
Ce texte nous ramène au non-respect des peuples premiers. Cela crée un certain contraste avec l'Australie ou la Nouvelle-Zélande, pays ayant parcouru un chemin considérable en matière de reconnaissance de leurs aborigènes.