Ce débat portant sur la santé mentale des jeunes me permet d'appeler votre attention sur la situation des étudiants en médecine. Ils sont confrontés à des exigences tant universitaires que personnelles qui nuisent à leur bien-être psychologique. Ces futurs médecins doivent affronter un volume de travail élevé, avec des responsabilités croissantes, des examens, des horaires éprouvants, donnant lieu à une pression constante qui engendre un stress chronique, de l'anxiété, des troubles dépressifs ou encore des burn-out. Fin 2021, 75 % des étudiants en médecine présentent des symptômes anxieux ; 39 % présentent des syndromes dépressifs ; 19 % ont des idées suicidaires. En conséquence, un étudiant en médecine sur deux envisage de changer de voix, et 64,7 % des étudiants en médecine ne recommandent pas leurs propres études, pour de multiples raisons – situation financière, conditions d'études, déroulement des stages, stress, manque de considération. Ainsi, 42 % de ces étudiants envisagent d'abandonner leur parcours pour des raisons financières.
Comme vous le savez tous, la France traverse une crise de l'offre de soins. Les études de médecine doivent retrouver leur attrait, avec des conditions d'études acceptables financièrement et psychologiquement. Si le nombre d'étudiants en deuxième année de médecine a augmenté ces dernières années, le fait qu'ils soient nombreux à envisager l'arrêt de leurs études pourrait accentuer la désertification médicale, malgré l'instauration du numerus apertus.
Les rapports et enquêtes montrent que la santé mentale de ces étudiants est inquiétante. Il faut la prendre en considération. Il semble important d'améliorer la situation financière des internes, d'écouter leurs troubles en créant des cellules d'accompagnement psychologique, mais aussi de réformer le travail des étudiants à l'hôpital comme à l'université. Que comptez-vous mettre en place pour aider nos étudiants ?