Ni la pédopsychiatrie ni la psychiatrie n'ont été les oubliées des efforts généraux qui ont été réalisés en matière de santé. Globalement, l'objectif national de dépenses d'assurance maladie (Ondam) a augmenté de plus de 60 milliards d'euros entre 2018 et 2024, passant de 191 milliards à 255 milliards.
Je rappelle qu'en matière de santé mentale, le budget de la psychiatrie est passé de 9 milliards d'euros en 2020 à plus de 12 milliards d'euros en 2023, soit une augmentation de 32 % en trois ans. Des moyens sont également investis pour mieux former : on compte, en septembre 2023, 25 % d'élèves de plus en deuxième année de médecine qu'en 2019. Cette augmentation conduira davantage de jeunes médecins vers la psychiatrie, et je l'espère vers la pédopsychiatrie. Enfin, les moyens des établissements – publics ou privés – qui portent la politique de santé mentale ont aussi été renforcés dans des proportions inédites depuis des années, par une réforme de leur financement en 2021.
Nous connaissons donc actuellement un renversement de situation, qui ne peut être que progressif, parce qu'il ne peut en aller autrement en matière d'études de médecine ou de réforme du système de santé. Néanmoins, nous sommes sur la bonne voie pour améliorer la situation. Nous souffrons toujours d'un manque de pédopsychiatres – il faut une quinzaine d'années pour en former un –, mais les dispositifs mis en place – Mon soutien psy notamment – et les moyens alloués aux maisons de l'adolescent doivent permettre de surmonter cette difficulté. Tout ne se résume pas au nombre de pédopsychiatres en France.