Je tiens à remercier les groupes GDR – NUPES et LIOT d'avoir proposé ce débat : la santé mentale des jeunes ne peut que nous inquiéter et nous mobiliser. La crise sanitaire a conduit à une dégradation de la santé mentale de manière plus marquée chez les jeunes que dans les autres tranches d'âge. Pourtant, le Gouvernement a continué de détricoter avec la dextérité d'une couturière le service public de santé. Je n'ai pas constaté les effets de la montée en puissance des dispositifs que vous évoquiez, monsieur le ministre. En revanche, j'ai retenu un chiffre tragique : à Nantes, en 2023, 123 jeunes de moins de 15 ans venus aux urgences pour des idées suicidaires n'ont pu être pris en charge. Combien seront-ils en 2024 ?
Les aiguilles plantées en plein cœur du service de santé entraînent une pénurie de soignants. Le manque de moyens a laissé tant de jeunes perdre le fil de leur vie ! La psychiatrie est au bord du gouffre, beaucoup de jeunes aussi, qui risquent de finir par chuter. À l'heure des discours montés en épingle sur la violence de la jeunesse, violence qui dit le mal-être, l'abandon, la souffrance, votre chef de gouvernement ne fait que répéter : matons, réprimons, enfermons ! Ce rapiéçage ne durera qu'un temps avant que la déchirure ne s'élargisse.
Je le dis encore : misons sur le soin et l'accompagnement pour vaincre la violence. Écoutons, accompagnons, retissons les liens d'une société plus sereine et donc apaisée. Imaginons ce que l'on pourrait faire avec les 2 ou 3 milliards du service national universel (SNU) pour proposer une véritable politique dédiée à la jeunesse destinée à lutter contre la vulnérabilité, la fragilité, l'angoisse.
La hausse de l'anxiété généralisée qui semble s'imposer à de trop nombreux jeunes n'est pas une fatalité, monsieur le ministre. Si vous comptez faire de la santé mentale une grande cause nationale, il faudra s'occuper sans délai de celles et ceux qui feront le monde de demain.