Dans sa déclaration de politique générale, le Premier ministre assurait vouloir faire de la santé mentale des jeunes une grande cause de son action gouvernementale. Les problèmes de santé mentale ne sont pas anodins : comme vous le savez, ils peuvent avoir des conséquences désastreuses. En 2020, 7,4 % des 18-24 ans interrogés confiaient avoir eu des pensées suicidaires, ce qui constitue un chiffre considérable. Avec 9 000 décès par suicide chaque année, la France est l'un des pays les plus touchés d'Europe et parmi ces victimes, on compte de très nombreux jeunes. Après les accidents de la route, les suicides constituent la deuxième cause de décès dans cette tranche d'âge.
Monsieur le ministre, le suicide n'est jamais le fruit d'une cause unique. Cependant, chez les jeunes, les réseaux sociaux constituent un catalyseur de différents maux et sont, à ce titre, régulièrement montrés du doigt. Alors qu'ils devaient ouvrir au monde, ils sont source d'isolement, de complexes, de troubles maladifs, de harcèlement et de violences. En 2023, le Parlement a adopté la loi visant à instaurer une majorité numérique et à lutter contre la haine en ligne, qui a permis d'établir une majorité numérique à 15 ans. Quelles mesures concrètes sont mises en œuvre pour contrôler l'accès aux plateformes des mineurs concernés ? S'il n'y en a pas encore, quand seront-elles déployées ?
Je profite de cette intervention, monsieur le ministre, pour vous rappeler que je vous ai adressé deux demandes d'entretien au sujet de l'hôpital de Bastia. Nous devons donner suite aux conclusions du rapport du Conseil national de l'investissement en santé (Cnis), car la situation l'exige. Nous attendons votre réponse, tout comme le personnel de cet établissement et les 60 % de la population de Corse dont il assure la protection. J'espère que ce léger hors sujet me sera pardonné.