Votre question est très pertinente et nous avons bien identifié les problèmes que vous pointez du doigt. Le suicide est la deuxième cause de mortalité pour les 10-25 ans. Entre les périodes 2015-2019 et 2021-2022, les hospitalisations pour gestes auto-infligés – ce qui inclut les tentatives de suicide et les automutilations – ont augmenté de 63 % pour les filles de 10 à 14 ans et de 42 % pour les adolescentes de 15 à 19 ans. Je citerai quelques chiffres à l'appui de votre constat : entre mars 2020 et juillet 2021, près d'un enfant sur six a eu besoin de soins pour un motif psychologique – l'impact de la crise sanitaire sur l'état de santé mentale de la jeunesse est bien visible.
Face à cette situation, le Gouvernement n'est pas resté les bras ballants. Parmi les dispositifs déployés, j'évoquerai tout d'abord le 3114, le numéro national de prévention du suicide créé en octobre 2021. Le fait que j'évoque un numéro d'appel vous fera peut-être sourire, mais écoutez d'abord les chiffres et vous verrez qu'il est utile. Les dix-sept centres de réponse répartis sur le territoire national, en métropole et en outre-mer, ont répondu à 270 000 appels en 2023 et à plus de 500 000 appels depuis sa création. Ce numéro a pris en charge de très nombreux jeunes grâce à un financement de 24 millions d'euros.
Le dispositif VigilanS, qui consiste à recontacter et à suivre les personnes, notamment les jeunes, ayant fait une tentative de suicide, a été déployé à l'échelle nationale. Depuis sa création, il a pris en charge 145 000 personnes. À la suite des assises de la psychiatrie et de la santé mentale lancées par le Président de la République, les maisons des adolescents (MDA) ont été déployées. Il en existe 125 sur le territoire national, en métropole et en outre-mer. Les moyens des centres médico-psychologiques pour enfants et adolescents (CMPEA) ont été renforcés : 95 équivalents temps plein (ETP) supplémentaires leur ont été alloués et leur budget a considérablement augmenté.