Le rapport de notre collègue Marie-George Buffet, publié en décembre 2020, au nom de la commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse nous alertait déjà sur la détérioration de la santé mentale des jeunes dans le cadre de la crise sanitaire. Si les conséquences psychiques ont été mesurées en augmentation dans la population générale, elles répondent à des problématiques bien plus spécifiques chez les jeunes. Il était ressorti de la commission d'enquête que la France ne comptait qu'un psychologue universitaire pour 30 000 étudiants et que le nombre de pédopsychiatres avait baissé de moitié en dix ans. Plus largement, la question des ressources humaines et financières à engager pour permettre un renforcement massif de la pédopsychiatrie, notamment à l'hôpital, était soulevée.
Le secrétaire d'État Adrien Taquet avait alors annoncé à la commission d'enquête la création de postes de chefs de clinique, afin de recréer la filière – tout en expliquant que six à sept ans seraient nécessaires. Où en sommes-nous désormais ?
La commission d'enquête avait également souligné la question du cyberharcèlement et des cyberviolences, et recommandé de sensibiliser les jeunes et les familles. Concernant les étudiants, elle avait proposé de renforcer les moyens humains et matériels de l'ensemble des structures qui participent au dispositif de la santé universitaire, notamment pour la santé mentale.
Si nous créons des commissions d'enquête, c'est précisément pour évaluer et contrôler une politique publique avec précision afin, ensuite, d'en tirer des enseignements. Nous connaissons ces enseignements depuis 2020. Nous nous interrogeons donc sur leur application. Monsieur le ministre, où en est la concrétisation de ces recommandations largement consensuelles ? Trois ans et demi après, le Gouvernement compte-t-il s'en saisir ?