On parle beaucoup de la dette française – les fameux 3 000 milliards d'euros –, moins de la dette européenne, alors que l'Union européenne (UE), elle aussi, s'endette sans compter depuis plusieurs années. Il faudra bien que cette dette soit remboursée, soit par l'Union, soit par les États membres. L'Union n'en a pas les moyens, à moins qu'elle n'invente un impôt européen – ce qui n'est pas prévu, nous direz-vous. Le règlement du 29 février 2024 adopté par le Conseil de l'Union européenne prévoit pourtant un instrument, dit instrument Euri (European Union Recovery Instrument), qui ressemble furieusement à un impôt ou à une taxe européenne ; toutefois, celui-ci ne couvrira pas tous les coûts du plan de relance Next Generation EU. Au bout du compte, la dette européenne sera donc majoritairement à la charge des États. En ce qui concerne la France, cette dette cachée, hors bilan, viendra s'ajouter aux 3 000 milliards de la dette publique nationale. Vous aviez, vous aussi, réagi à la déclaration, désormais culte, du président Hollande : « Ça ne coûte rien, c'est l'État qui paye » ;…