Votre question, monsieur le député, me permet de rappeler qu'on oublie – et c'est là comme l'effet d'un regret, de la part de l'État, du contrôle qu'il exerçait sur la religion – que la loi de 1905 installe le fait religieux au niveau local, le confiant à des associations cultuelles locales. C'est cela qui a provoqué la crise avec l'Église catholique, elle qui craignait de perdre son pouvoir hiérarchique d'organisation du culte.
Indépendamment de la politique nationale, il est donc possible, grâce à des associations cultuelles locales, de pratiquer sa foi et de créer sa propre pratique, que l'on soit, par exemple, musulman chiite, sunnite, ahmadite ou que l'on ait sa propre approche de l'islam. C'est une liberté qui n'existe pas dans tous les pays.
Cette liberté de croire – ou de ne pas croire –, sans pression, est une façon intéressante de présenter la laïcité. C'est d'ailleurs sous cet angle que je la présente dans les établissements scolaires. Au niveau local, les maires peuvent agir beaucoup plus qu'ils ne le font.