L'établissement d'un diagnostic précoce et le renforcement des procédures de détection représentent une avancée importante de ce texte car il s'agit d'enjeux majeurs. En tant que professionnelle – je suis conseillère principale d'éducation –, j'ai trop souvent vu des parents qui se sentaient menacés car on considérait qu'ils avaient des difficultés à éduquer leur enfant sous prétexte que le comportement de celui-ci ne correspondait pas à ce qu'on attendait d'eux. Or, s'ils rencontraient effectivement de telles difficultés, c'était pour une raison profonde qui n'était évidemment pas prise en considération. Pas plus que leurs parents, les enfants n'étaient accompagnés, si bien qu'ils ne pouvaient ni grandir ni apprendre.
Néanmoins, sur différents points, ce texte ne va pas assez loin à nos yeux. S'il comporte des avancées s'agissant de certains dispositifs – je pense à la manière dont on envisage l'accompagnement –, il n'est pas satisfaisant sur la question, absolument primordiale, des AESH. Dans mon département, chaque année 50 % des heures d'accompagnement ne sont pas assurées.
Face à l'augmentation du nombre de personnes atteintes de troubles du neurodéveloppement, nous n'arrivons pas à nous adapter. Chaque année, des familles s'entendent dire qu'un accompagnement n'est pas nécessaire, que la notification des MDPH est trop généreuse et ne tient pas compte de la réalité de la situation. Or qui ne tient pas compte de la réalité de la situation des parents et de l'enfant ?
Comme cela a été dit tout à l'heure, quelque 35 % des parents sont contraints de renoncer à leur vie professionnelle. Est-ce la commission qui ne tient pas compte de la réalité ? Le problème ne vient-il pas du fait que nous ne votons pas les moyens nécessaires à l'accompagnement ? Nous n'avons pas abordé la question de la professionnalisation – nous devons aller plus loin sur cette voie – ou de l'évolution de carrière des AESH, qui pourraient permettre un meilleur accompagnement.
Nous sommes ravis que des dispositifs tels que les Ulis puissent se développer. Toutefois, il faut des solutions adaptées à chacun : tous doivent pouvoir grandir, s'émanciper, trouver leur place dans le monde, tandis que notre école et notre société doivent devenir vraiment inclusives.
L'article 7 est problématique puisque vous n'avez légiféré qu'au bénéfice de la personne aidée sans vouloir trouver les modalités d'encadrement destinées à alléger la souffrance au travail des salariés aidants.