Cet amendement de repli tend à ce que les dérogations au droit du travail ne s'appliquent pas aux temps de pause ni aux durées quotidiennes et hebdomadaires maximales de travail.
Le répit des aidés ne doit pas s'obtenir au détriment de celui des aidants salariés. De surcroît, ce droit au répit des aidants salariés, outre qu'il est une marque de respect pour leur métier, garantit la qualité de leur intervention.
Le rapport du Gouvernement sur l'expérimentation nous apprend que 31 % des intervenants qui ont assuré une prestation de suppléance à domicile, parmi lesquels 25 % ont permis d'accorder à l'aidant un séjour de répit, ont indiqué n'avoir pas pu dormir sans interruption de sommeil. Une intervenante a signalé avoir continué à se réveiller en pleine nuit plusieurs jours après la prestation avant de retrouver un rythme de sommeil normal. Une autre a déclaré ne pas avoir pu conduire pour retourner à son domicile et avoir dû demander qu'on la raccompagne. S'ajoute au problème du sommeil celui de l'hypervigilance, à savoir cette attention permanente que doit porter l'aidant à la personne aidée, y compris lorsque cette dernière se repose, ce qui a pour conséquence d'altérer le repos dont le salarié devrait bénéficier durant son temps de pause.
Vous voyez bien que l'on peut trouver beaucoup de choses dans un rapport, et que l'on en extrait toujours les informations qui confirment nos préoccupations.