C'est un sujet essentiel. Quand on voit l'état dans lequel se trouve notre système de santé, notamment en ce qui concerne les questions de handicap et particulièrement s'agissant des TND, quand on observe le nombre de personnes qui, en vieillissant, vont devenir dépendantes, on se rend compte que le sujet des aidants est fondamental. Ce qu'ont évoqué mes collègues peut nous interpeller : est-ce une bonne solution que de tirer ainsi sur la corde ?
Le rapport en atteste. Le dispositif proposé présente, bien évidemment, des bénéfices pour les aidés et les aidants dont la tâche est épuisante. Il suffit de voir le nombre d'aidants qui meurent avant les personnes qu'ils accompagnent pour s'en convaincre. Le problème est réel et il n'est pas question de nier l'intérêt de la mesure.
Vous dites qu'elle reposerait sur le volontariat. Je comprends bien mais il faut prendre en compte le profil des personnes qui s'engagent dans les métiers du soin. Ce sont bien souvent des femmes, d'une certaine sensibilité, dont les motivations dépassent le cadre professionnel. Ce sont en tout cas des personnes qui passeront souvent outre leur état de fatigue. On le voit à l'hôpital : si on demande à des personnels soignants de renoncer à leur week-end ou à leurs vacances pour remplacer un collègue absent, ils acceptent, ils se portent volontaires, même si les conséquences peuvent être terribles pour certains qui finiront par être en burn-out ou par quitter l'hôpital. Ce sont des signaux qui doivent nous alerter. Si l'on ne recrute pas davantage de personnels soignants pour sécuriser le dispositif, si l'on ne crée pas un statut de l'aidant, nous courrons à la catastrophe.